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Les nouvelles du mois de décembre 2002   Editorial
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Affichées le vendredi 17 janvier 2003
                    
Funerailles le mercredi 22 janvier et plus de 41 gourdes pour
un billet vert

haïti-droits-humains

Triple meurtre à Carrefour : funérailles le mercredi 22 janvier

Port-au-Prince, vendredi 17 janvier 2003 * (HPN) * Après plus d'un mois, les funérailles des trois frères assassinés dans la nuit du 8 décembre 2002 à Carrefour, seront chantées à l'église Sacré-C*ur de Turgeau, le 22 janvier prochain.

Rappelons les faits. Dans la nuit du 7 au 8 décembre 2002, Vladimir Sanon, 21 ans, Angelo Philippe, 22 ans et Andy Philippe, 20 ans, avaient été enlevés chez eux par un commando lourdement armé et portant l'uniforme de la Police Nationale d'Haïti. Ce n'est que le lendemain matin que leurs corps criblés de balles avaient été retrouvés à la morgue de l'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti (HUEH).

Une enquête de l'Inspection Générale de la PNH met en cause des membres de l'institution policière. Entre autres, le responsable du sous-commissariat de Saint-Charles, M. Ménard Médat, qui aurait dirigé l'opération ce soir-là.

Les parents des trois jeunes demandent le concours des citoyens de bonne volonté pour les aider à couvrir les frais de la cérémonie funéraire et les honoraires des avocats pour les poursuites judiciaires.

Pour le moment, la famille dispose d'un peu plus de quatre-vingts mille gourdes sur les cent cinq mille nécessaires pour couvrir les frais de l'enterrement. Les parents des victimes ont réuni cette somme à travers une levée de fonds qu'ils avaient lancée et qui avait été patronnée par la NCHR (Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens). La famille Philippe a refusé toutes les propositions qui lui avaient été faites par des émissaires du gouvernement. Elle a précisé par contre que toutes les contributions venant de la population étaient les bienvenues et pouvaient être déposées au local de la NCHR.

Lors d'une rencontre avec la presse vendredi, la mère des trois victimes, Mme Viola Robert, a exprimé son inquiétude quant à l'inculpation des assassins de ses enfants. Selon elle, cet acte odieux doit être puni pour que les meurtriers ne frappent plus jamais.

De son côté, la NCHR pense qu'il est anormal que les présumés coupables du crime soient encore en liberté et continuent de proférer des menaces contre le reste de la famille Philippe. « C'est révoltant de constater la passivité des responsables de la police et de la justice dans cette affaire. Nous pensons que c'est le moment pour la justice haïtienne de montrer son vrai visage », a martelé Yolène Gilles, l'une des responsables du NCHR.

haïti-économie

Plus de 41 gourdes pour un billet vert

Le cours du dollar américain continue à grimper en Haïti. Le billet vert s'achetait à 41 gourdes et 50 centimes, à l'ouverture du marché ce vendredi 17 janvier 2003.

Port-au-Prince, le 17 janvier * (HPN) * Le temps où le taux de change était garanti à cinq gourdes pour un dollar, conséquence d'une convention adoptée depuis l'occupation américaine en 1915, est largement révolu. Au lendemain de la chute de Jean-Claude Duvalier, en 1986, la monnaie nationale a entamé la sienne. Si le dollar américain s'achetait encore, au cours de l'exercice fiscal 1986-1988, à 5.97 gourdes, il avait déjà grimpé à 6.38 gourdes, deux ans plus tard.

De 1991, année du coup d'Etat contre Jean Bertrand Aristide, au retour de ce dernier, le dollar américain est passé de 7.65 à 13.3. Après une stabilité relative de 1995 à 1998, la gourde nationale a dégringolé considérablement en l'an 2000. Cette année-là, le pays avait connu deux élections contestées. De 16 gourdes pour un dollar à cette époque, le taux a carrément doublé.

La dernière grande inquiétude remonte au mois d'octobre 2001. Des analystes avaient proposé la dollarisation de la monnaie nationale. Le taux-record de 41.50 gourdes, jamais atteint auparavant, est enregistré alors que le marché des produits pétroliers évolue parallèlement, dans l'expectative. Vendredi, une rencontre devrait avoir lieu entre le gouvernement et les responsables de l'Association Nationale des Distributeurs de Produits Pétroliers et celle des pétroliers professionnels, à propos du prix de l'essence et de la répartition des bénéfices.

Mercredi, le dollar avait déjà atteint le niveau inquiétant de 41 gourdes, le jour même de la fin de la deuxième journée de grève du mouvement syndical haïtien, observée faiblement à travers le pays, et au lendemain de l'échec d'une rencontre entre le gouvernement et les distributeurs de pétrole.

Jusqu'où ira la chute ? L'avenir, sombre, le dira*

                                 
Affichées le jeudi 9 janvier 2003
                          
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Haiti: La violence refait surface au début de 2003
                    
Par AlterPresse

Port-au-Prince, 09 janvier 2003 [AlterPresse] --- Trois assassinats par balles, 4 personnes blessées par balles, un nombre indéterminé de personnes blessées par des jets de pierres, plusieurs personnes rançonnées par des hommes lourdement armés, des dizaines de vitres de véhicules endommagés et divers dégâts matériels : c'est le bilan partiel, en 48 heures, d'une recrudescence de violence au seuil de l'année 2003 en Haïti.

Dans la soirée du mercredi 8 janvier 2003, des individus, dont Mackenzie, le beau-frère d'un policier, qui étaient montés à bord d'un véhicule de police immatriculé au numéro 073, sont allés exécuter un jeune de 17 ans, Pierre Oléus, qui aurait eu maille à partir, pour une question de détritus, avec la nommée Barbara Denis, femme d'un commissaire de police du Sud-Est répondant au nom de Guy Martial Pierre Cadet, a rapporté Ojeda Oléus, parent de la victime.

Au cours de la soirée du 8 janvier, des individus revêtus de noir ont gravement blessé par balles un employé d'une compagnie de vente de produits pétroliers. Ils ont parallèlement agressé plusieurs autres personnes et cassé des dizaines de vitres de véhicules.

Cette attaque sur la population a été l'?uvre de riverains de La Saline, un quartier populaire au nord-ouest de Port-au-Prince, qui réclamaient la libération d'un de leurs proches, le nommé Ronald Camille alias Ronald Cadavre, incarcéré sur divers chefs d'accusation depuis quelques mois à la prison civile de la capitale (ci-devant Pénitencier National).

Selon des rumeurs, qui seront infirmées le 09 janvier par Clifford Larose, directeur de l'Administration Pénitentiaire Nationale (APENA), le prévenu Ronald Camille aurait succombé pendant sa détention. Cependant, Clifford Larose a plutôt indiqué que le prévenu Camille a été conduit dans un centre hospitalier de la capitale en raison de son état de santé devenu stable par la suite. Aucune précision n'a été fournie sur la maladie dont il souffre.

A signaler que le pare-brise d'un véhicule de la station Télé Haïti a été brisé, dans la soirée du 8 janvier à La Saline, pendant le lancement des jets de pierre qui ont failli atteindre un journaliste et un cameraman de la chaîne câblée d'Haïti.

Auparavant, ce mercredi 08 janvier 2003, au cours d'un mouvement de protestation de l'opposition contre le régime en place aux Gonaïves (à 174 kilomètres au nord de la capitale), un manifestant répondant au nom de Saurel Volny alias Ronald a été tué de plusieurs projectiles. Le frère de la victime affirme que l'acte a été perpétré par un agent de la Compagnie d'Intervention et de Maintien de l'Ordre (CIMO, une division de la Police Nationale d'Haïti ? PNH -), alors que la PNH déclare être arrivée sur les lieux après le drame.

Le mardi 7 janvier 2003, dans la matinée d'une journée de grève générale contre la récente hausse des prix de l'essence (le 31 décembre 2002) des inconnus ont abattu de plusieurs balles l'étudiant Erick Pierre, qui revenait de la Faculté de Médecine de l'Université d'Etat d'Haïti, où il était en troisième année d'études. Dans l'après-midi du même jour, non loin d'un sous-commissariat de police, un groupe d'individus non identifiés a fait feu à Martissant, sortie sud de la capitale haïtienne, blessant par balles trois personnes.

D'autre part, des individus lourdement armés rançonnent depuis quelques jours les habitants de Cerca-La-Source, à plus de 150 kilomètres au sud-est de Port-au-Prince, où il n'y aurait aucune présence policière.

Des informations circulant à Port-au-Prince, à la fin de décembre 2002, avaient prédit que le mois de janvier 2003 pourrait être « très chaud » en actes spectaculaires et exécutions sommaires. Plusieurs parents ont décidé de ne pas envoyer leurs enfants à l'école cette semaine, de crainte d'actes de violence dans les rues.

Déjà, dans la soirée du 25 décembre 2002, un attentat, perpétré par des individus non identifiés contre la résidence de la journaliste et directrice d'information de Radio Haïti Inter Michèle Montas, a coûté la vie à Maxime Séide, l'un de ses gardes de corps. Les funérailles de Maxime Séide ont été chantées dans la capitale haïtienne le jeudi 09 janvier 2003.

Après l'attentat du 25 décembre 2002 contre Michèle Montas - qui est la veuve du journaliste Jean Léopold Dominique, assassiné le 3 avril 2000 en compagnie de Jean-Claude Louissaint, un des gardiens de la station privée Radio Haïti Inter - des individus armés ont investi, en deux fois, la résidence d'un des journalistes de Radio Haïti Inter à Port-au-Prince, a appris AlterPresse. Entre-temps, le correspondant au Cap-Haïtien de cette station, qui anime une émission politique sur les ondes de la Voix du Nord, a dénoncé cette semaine les menaces dont il est l'objet dans la deuxième ville du pays.

D'aucuns se demandent est-ce qu'il y aurait une police politique qui agirait en collusion avec un syndicat du crime. De nombreux secteurs s'inquiètent de cette nouvelle flambée de violence dans le pays, dans un moment où toutes les couches de la population font face à une autre violence au quotidien, la hausse très élevée du coût de la vie.

La PNH est accusée dans l'assassinat de trois jeunes frères, perpétré par des policiers à Carrefour, banlieue sud de la capitale, dans la nuit du 7 au 8 décembre 2002. Un témoin de l'assassinat, qui vivait non loin de la résidence des victimes, a été abattu par balles quelques jours plus tard.

La mère des victimes a porté plainte contre la Police de Carrefour, dont 3 membres auraient trempé dans l'assassinat de ses fils, selon un rapport interne de l'institution parvenu à la Presse au début de l'année 2003. [rc apr 09/01/03 14 :20]

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