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Anédie Azaël, miss Haiti Universe
Haïti: Qui est la miss Haïti Universe?
Je m'appelle Anédie Azaël, j'ai 22 ans et je suis un mannequin professionnel. Ça fait 3 ans depuis que je pratique à plein temps ce métier, mais j'ai fait mes débuts à l'âge de 16 ans quand j'ai emménagé à Miami pour mes études. Je me suis inscrite à une école de mannequinat qui m'a tout appris pour bien faire ce boulot. Je continue aussi mes études en suivant des cours online en Business Management et je suis présidente d'une organisation qui s'appelle Peace Love International qui s'occupe des enfants démunis et qui appuient les femmes. Nous avons un partenariat avec World In Action qui s'intéresse aux enfants abusés sexuellement. D'habitude, 24 heures dans une journée ne me suffisent pas (rires), mais j'aime ça.
Anedie Azael, Miss Haiti Universe 2011. (Photos Le Nouvelliste d'Haiti) |
Parle-nous de ta vie en tant que mannequin, travailleuse sociale et étudiante?
(Rires) « Chay la lou » ! Mais je dis souvent que tout dans la vie est une
question d'équilibre. J'essaie de faire la part des choses, de ne rien mélanger.
Des fois, je perds le contrôle, mais je me reprends assez vite. J'aime ce que je
fais, ce que je suis et je ne changerai pour rien au monde.
Comment as débuté ta carrière ?
J'ai commencé à l'âge de 16 ans. Mes parents voulaient que je devienne une
avocate ou un médecin. Mais moi, j'avais une idée en tête depuis que j'étais
enfant. Je voulais être un modèle pour les jeunes. A 17 ans j'ai commencé à
faire des contacts, j'ai été à l'école de mannequinat qui m'a appris à faire mes
cheveux, mon maquillage, à poser, à jouer avec la camera etc. A 18 ans, comme je
pouvais faire les choses seule, j'ai commencé à défiler pour une agence. J'avais
participé à un concours et le premier prix était un contrat avec cette agence et
je l'ai remporté. Ensuite les contrats se sont multipliés et je suis passé à une
plus grosse agence. Depuis, chaque année, je fais plusieurs fashion week, je
voyage beaucoup (Paris, Londres, New York). J'ai rencontré beaucoup de grands
designers et j'ai travaillé pour les plus grandes marques. C'est fatiguant, mais
passionnant.
Est-ce difficile d'être mannequin ?
Oh oui. Il faut être très déterminé et très fort. Physiquement et mentalement.
On peut passer des heures sur un plateau. Une fois, j'ai posé 23 heures durant.
Le mannequinat est très compétitif aussi. Il faut vraiment savoir ce qu'on veut
pour y arriver. J'ai connu beaucoup de déceptions, mais je me suis accrochée.
Rien n'est facile dans la vie. J'adore les sucreries, mais je ne dois pas
beaucoup en manger à cause de mon métier. Je ne peux pas manger de riz. (Rires)
C'est vraiment dur. Mais il ne faut pas se laisser décourager, certains te
diront que tu n'es pas qualifié ou que tu es laide tout carrément. Mais si tu as
vraiment un but, tu ne te laisseras pas démonter.
Avant d'être « Miss Haïti Universe » tu avais un premier titre, lequel ?
J'en suis à mon troisième concours et je suis sortie gagnante à chaque fois.
Je suis aussi Miss Haïti Internationale pour cette année 2011. Le concours avait
eu lieu à Paris le 14 mai dernier.
Vis-tu en Haïti ?
Oui, je vis en Haïti. Depuis le tremblement de terre je me suis réinstallée
ici en décidant d'aider le maximum d'enfants et de femmes que je peux avec mon
organisation. Bien sûr, j'ai un pied-à-terre à Miami, un à Paris, un à Londres
aussi. Mais mon vrai chez moi est en Haïti. Je dois beaucoup voyager à cause de
mon travail pour subvenir à mes besoins.
Penses-tu mériter ce titre ?
Oui. Je pense que je le mérite. J'ai beaucoup travaillé pour arriver là où je
suis aujourd'hui. La vie ne m'a pas fait de cadeau. C'est le fruit d'un travail
acharné et la poursuite d'un grand rêve. J'ai pris du temps pour monter mon
portfolio, je ne dis pas que j'ai fini d'apprendre, mais je veux toujours
devenir le meilleur de moi-même. Je pense que personne ne peut m'arrêter
maintenant. Je viens de devenir Miss Haïti, c'est un grand honneur de
représenter son pays.
Comment s'est passé le concours ?
Honnêtement, je pense que c'était mal organisé. C'aurait pu être quelque
chose de grandiose. Même si c'était mieux que l'année dernière. Mais je ne suis
pas satisfait du staff d'organisation. Il y a eu beaucoup de péripéties, anpil
vire tounen. Rien n'était clair et précis. Il y a encore beaucoup à faire et je
crois que les organisateurs doivent tirer leçon des deux premières éditions pour
que Miss Haiti Universe 2012 soit parfait.
Quand partiras-tu ?
La finale c'est pour le 12 septembre 2011, mais les 83 candidates doivent
être au Brésil le 20 août. C'est à Sao Paolo, au Brésil que le concours se
déroulera cette année.
Es-tu célibataire ?
(Rires) Oulala. Oui et non. (Rires) j'ai quelqu'un que j'aime beaucoup. Mais
on n'en est pas encore au stade de petit copain, lol.
Penses-tu pouvoir remporter la couronne à Miss Universe ?
Oui je pense être qualifié pour être Miss Universe.
Que penses-tu apporter de plus que Sarodj Bertin pour remporter le concours ?
Je pense que Sarodj n'avait pas vraiment communiqué avec le peuple. On nous
l'a pratiquement imposé comme Miss Haïti. Je vis en Haïti, je connais mon pays,
je connais mon peuple, je travaille avec lui. C'est déjà un plus pour moi. Je
n'ai pas de complexe, je n'ai pas de préjugés. Je me mélange avec n'importe qui,
je suis quelqu'un de très cool. Je pense que ça peut jouer en ma faveur.
Penses tu que les Haïtiens vont t'apprécier et te supporter ?
Je l'espère en tout cas. Parce que si mon pays ne me supporte pas, qui
d'autre sera avec moi ?
Quel conseil pourrais-tu donner à des jeunes filles qui voudraient te suivre
?
Elles doivent rêver. Leur rêve est possible. Dix ans de cela, je n'aurais pas
cru que je serais là. Mais je me suis battu et voilà. Ne jamais abandonner. Ne
jamais se laisser décourager. Avoir confiance en soi et surtout travailler,
travailler, travailler. Ne pas sauter aucune étape. Connaître sa valeur en tant
que femme et en tant que jeune. C'est ce que je conseille à toutes les jeunes
filles qui me lisent aujourd'hui.
Propos recueillis par
Gaëlle C. Alexis 27 Juillet
2011
Copyright © 2011 Le Nouvelliste, Haïti. Reproduit du journal Le Nouvelliste d'Haiti, le vendredi, 29 juillet, 2011.
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