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Limonade, le
jour d'après
Au lendemain
de
l'inauguration
du campus
universitaire de
Limonade, les
actvités
continuent. Un
colloque s'est
tenu sur le
campus le
vendredi 13
janvier 2012. Le
thème : «
Construire une
université
haïtienne pour
une nation
haïtienne de
bien-être et de
prospérité », Le
conférencier: le
Dr Samuel
Pierre,
professeur
titulaire de
génie
polytechnique à
l'université de
Montréal.
Haïti:
Vendredi 13
janvier 2012,
8h45 a.m.,
Limonade. Les
bâtiments
flambant neufs
de l'université
Roi Henri
Christophe,
inaugurés la
veille,
rayonnent
majestueusement
sous le soleil.
Des ouvriers
haïtiens et
dominicains sont
à pied d'oeuvre.
Certains
ramassent des
ordures,
d'autres
arrosent des
fleurs ornant ce
petit joyau.
Juste en face,
une marchande de
vêtements usagés
et des marchands
de boissons
gazeuses et
d'autres
produits
prennent place.
« Ils sont là
depuis les
premiers jours
des travaux de
construction de
cette université
», fait
remarquer un des
trois agents de
sécurité, qui
sont accompagnés
des agents de
l'Unité
départementale
d'intervention
et du maintien
de l'ordre
(UDMO), qui
montent encore
la garde à
l'entrée de ce
complexe
universitaire.
Des étudiants de
la région
défilent. Des
professeurs
arrivent
également, parmi
lesquels le
recteur de
l'Université
d'Etat d'Haïti,
Jean Vernet
Henry. Ils
prennent tous
place dans le
magnifique
auditorium de
cette université
offerte par la
République
dominicaine pour
participer au
colloque sur le
fonctionnement
de ce campus qui
se cherche
encore un
curriculum en
dépit de son
inauguration
officielle.
« Ce que nous
avons
aujourd'hui,
c'est un
complexe
universitaire,
un ensemble
d'édifice.
L'université est
loin d'être un
complexe
immobilier.
L'université est
un contenu de
formation, des
programmes
d'études, un
corps
professoral
compétent,
qualifié et
dévoué, mais
également un
bassin
d'étudiants
choisis au
mérite
bénéficiant de
ce programme.
Aujourd'hui, ce
qu'on a, c'est
un contenant »,
a expliqué le
conférencier, le
professeur
Samuel Pierre,
au Nouvelliste,
peu avant le
colloque.
La démarche,
dit-il, a été
faite à
l'inverse, mais
de manière
générale on
commence par
faire le contenu
avant le
contenant. «
Comme on a le
contenant, on
doit réfléchir
ensemble de
manière à ce
qu'il y ait un
contenu qui soit
à la hauteur des
attentes de la
population,
particulièrement
de la jeunesse
haïtienne », a
ajouté le
professeur.
Selon le
professeur, le
but de ce
colloque est de
voir comment on
peut faire pour
que l'université
qui est un
moteur de
développement
national puisse
se constituer et
jouer son rôle.
« Aujourd'hui,
nous avons au
pays un très
grand nombre
d'institutions
qui sont
considérées
comme des
institutions
universitaires,
alors qu'en fait
il n'y a pas un
système
universitaire
qui régule
l'ensemble des
opérations de
ces institutions
», critique le
Dr Samuel
Pierre,
professeur à
l'Université de
Montréal.
« Nous avons des
universités qui
n'en sont pas.
Même
lorsqu'elles
font des
efforts, il n'y
a pas un cadre
légal qui les
stimule, qui
régule leurs
activités »,
a-t-il poursuivi.
La cérémonie
d'inauguration
Les
gouvernements
haïtien et
dominicain ont
procédé, le
jeudi 12 janvier
2012, à
l'inauguration
du campus de
l'université Roi
Henri
Christophe,
construit sur
144 000 mètres
carrés à
Limonade par la
République
dominicaine. Les
autorités
haïtiennes - non
sans honte -
n'ont pas cessé
de remercier le
président Leonel
Fernandez et le
peuple
dominicain pour
exprimer leur
gratitude pour
ce joyau qui ne
coûte pas plus
que 50 millions
de dollars.
A l'occasion de
la commémoration
des deux ans du
séisme, l'un des
événements qui a
marqué ce jour a
été
l'inauguration
du campus de
l'université Roi
Henri Christophe
à Limonade. Au
cours d'un
sommet tenu à
Punta Cana en
République
dominicaine,
quelques mois
après le
tremblement, le
président
dominicain,
Leonel
Fernandez, avait
offert un campus
à l'Etat haïtien.
Contrairement à
des bailleurs
qui se
contentent de
faire des
promesses sans
les tenir, la
République
dominicaine
s'est distinguée.
Jeudi 12 janvier,
8h45 a.m. , le
décor est déjà
planté. Des
militaires
dominicains, des
agents de la
police nationale
et des soldats
de la Minustah
sont déjà sur
place. Des
hélicos
survolent
Limonade. La
presse
dominicaine est
fortement
mobilisée pour
l'inauguration
de ce campus,
peint en gris et
jaune, offert
par la
République
dominicaine. A
l'entrée du
campus est écrit
: « Université
d'Etat d'Haïti.
Campus de
Limonade. Don de
la République
dominicaine ».
Nombreux étaient
les membres des
gouvernements
haïtien et
dominicain, les
membres du corps
diplomatique et
consulaire, les
parlementaires,
les délégations
d'étudiants
haïtiens et
dominicains, les
invités, à être
remarqués dans
le grand
amphithéâtre du
campus décoré
aux couleurs
haïtiennes et
dominicaines.
Solidarité
dominicaine-haitienne
oblige.
« Nous
souhaitons que
l'on va la
garder propre,
qu'elle ne va
pas être salie
avec des
graffiti tout
autour »,
chuchote un
confrère de la
presse.»
En effet, selon le président Leonel Fernandez, qui a prononcé un vibrant discours en la circonstance, la tragédie haïtienne du 12 janvier 2010 a été une occasion pour le gouvernement dominicain de témoigner sa solidarité envers le peuple haïtien. « Le temps est venu pour que de la tragédie surgisse l'espoir », a indiqué M. Fernandez, qui n'a pas cessé de saluer le courage du peuple haïtien qui, selon lui, doit être fier de sa culture, en citant des auteurs haïtiens qui ont acquis une renommée internationale.
Pour M. Fernandez, le campus offert est un « acte d'amour » qui doit être un espace de débats, de discussion intellectuelle devant contribuer au développement du pays.
« En choisissant de nous doter d'un campus universitaire moderne, vous montrez combien vous vous attachez à participer à nos efforts de relèvement (...); nous exprimons aujourd'hui notre gratitude, par le plus beau mot de la langue française « merci » », a déclaré le président Michel Martelly.
D'après le chef de l'Etat, cette université se doit d'être « une plateforme qui permettra de rapatrier une bonne partie de nos cerveaux, de nos scientifiques partis de nos cieux incléments pour se valoriser. « Mon espoir est de voir cette université servir de véritable catalyseur, pour forcer la modernisation du système universitaire haïtien. Elle doit être une université complète, avec une mission d'excellence dans tous les domaines du savoir, notamment dans les domaines des sciences et de la technologie. Elle doit servir de catalyseur pour favoriser le développement intégré d'un système d'enseignement supérieur public au niveau régional, ouvert, compétitif et accessible à tous sans exclusive », a indiqué le président haïtien.
De son côté, le recteur de l'Université d'Etat d'Haïti, Jean Vernet Henry, a aussi exprimé sa gratitude envers le peuple voisin. « Monsieur le président Leonel Fernández, l'Université d'Etat d'Haïti vous félicite, elle demande aux responsables dominicains ici présents de bien vouloir transmettre à toute leur nation, le sentiment de gratitude du peuple haïtien », a déclaré le recteur, regrettant qu'Haïti ait mis trop de temps pour comprendre que les pays qui se développent ont investi dans la formation supérieure.
« Le Conseil exécutif de l'UEH, avec votre déterminant appui et celui du Premier ministre, le Dr Garry Conille, et son gouvernement, prend l'engagement d'ajouter à ce campus une résidence pour les étudiants et avec l'aide de madame Michaëlle Jean, avec qui nous travaillons, une auberge pour recevoir nos professeurs visiteurs », a ajouté M. Henry en s'adressant au président Michel Martelly.
"Un élan à Haïti"
« Nous savons quel mot nous devons utiliser pour traduire nos sentiments de gratitude à l'endroit de Son excellence le Dr Leonel Fernández qui nous a donné ce campus universitaire, foyer de l'instruit, de la science et de la connaissance », a déclaré, pour sa part, le maire de la commune de Limonade, Jean Delavoix Manguira, estimant que le président dominicain a donné un « élan à Haïti ».
« Nous vous assurons que dans 10 à 20 ans, les 72 salles de classe que vous avez données, seront multipliées par deux, par trois ou plus », a ajouté le maire, ému face à ce grand cadeau, souhaitant le renforcement et la continuité de la coopération insulaire.
Quid de la gestion et du curriculum ?
Le campus est inauguré, mais qu'en est-il de sa gestion ? Car cette université de 72 salles de classe, sans compter les salles de laboratoire, la bibliothèque, la cafétéria, les salles de réunion, fait l'objet d'une querelle entre des membres du secteur privé de la société civile et ceux du rectorat de l'UEH. Le recteur annonce déjà des inscriptions pour février, mais les disciplines qui seront dispensées ne sont pas encore connues. Il a toutefois annoncé qu'une cellule va être mise sur pied pour la maintenance et l'entretien de ce « petit joyau ».
« Ce campus entre dans le patrimoine de l'Université d'État d'Haïti; cependant, pour préparer la transition, deux structures sont créées. La gestion quotidienne sera assurée par un conseil provisoire élargi, en vue de renforcer les équipes locales qui gèrent les trois institutions d'enseignement supérieur publiques de la région », a précisé, de son côté, le président Michel Martelly.
Pour élaborer le projet d'établissement, dit-il, un comité technique va être « immédiatement » mis en place. « Il sera composé d'universitaires expérimentés évoluant en Haïti ou à l'étranger qui devront, dans un délai ne dépassant pas quatre mois, faire valider les programmes de formation, les moyens humains, financiers, techniques et organisationnels pour une rentrée universitaire prévue en septembre 2012 », a conclu le chef de l'Etat.
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Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouivelliste.com |
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