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Affichée á 11:45 a.m., le vendredi 8 mars 2002
Note de presse |
Affichée à 3:01 p.m., le mercredi 6 mars 2002
Notes de presse |
Mobilisation Pour le Developpement National (MDN) |
33 Rue Bonne Foi |
Port-au-Prince, Haiti B.P. 2497 |
Tel.: 245-6251-556-4664; email: Mdnutd@Netscape.net |
Port-au-Prince le 6 mars 2002
Le Regime de Facto
Un rapport intérimaire au Conseil Permanent sur l'application par le régime de facto Lavalas des clauses de la Résolution 806 adoptée le 15 janvier 2002. Entre temps Lavalas continue de réaffirmer sa ligne dure. M. Jean Bertrand Aristide a consacré officiellement le gangstérisme au Palais National le 27 février 2002. Il a nommé au poste de Premier Ministre de facto M.Yvon Neptune, un citoyen de nationalité américaine qui s'est signalé par son discours populiste débridé et unilatéral, son langage corrosif, sa haine viscérale de l'opposition, de la société civile et de la communauté internationale.
Sur la trajectoire lavalassienne rien ne traduit une certaine volonté de donner suite aux exigences de la Résolution 806. On doit s'attendre de préférence à une accélération des contradictions au sein du régime de facto, à une intensification du climat d'insécurité et à une détérioration encore plus accentuée de la situation socio-économique et politique. Il semblerait que l'OEA malgré tout, l'OEA veut permettre au régime de facto Lavalas de franchir sans égratignure la date butoir du 31 mars 2002.
D'un autre coté les déclarations du Secrétaire d'Etat américain M. Colin POWELL, les prises de position de M. Otto REICH Assistant Secrétaire d'Etat pour les Affaires Hémisphériques, les rapports du Département d'Etat américain sur les violations systématiques des droits humains, les suppressions de visas, la grande offensive contre les trafiquants de drogue ne laissent aucun doute sur la volonté de Washington de stopper la folie lavalassienne. La reprise des négociations selon les conditions prévues par la Résolution 806 de l'OEA est jugée fondamentale. Aucun des partenaires politiques haïtiens ne pourra impunément se prévaloir d'un droit de veto en cette matière.La nouvelle administration républicaine maîtresse de sa politique extérieure et en pleine possession des dossiers du scandale lavalassien ne peut plus se permettre de jongler avec les impératifs d'une saine démocratie en Haïti.L'OEA aura tout tenté pour sauver Lavalas. Mais Lavalas ne pourra plus jamais se sauver lui-même.
Dr. Hubert de Ronceray, President du MDN |
Porte-parole du MPSN |
Membre du Directoire de la Convergence Démocratique |
MOBILISATION POUR LE
DEVELOPPEMENT NATIONAL ( MDN )
33 Rue Bonne Foi, Port-au-Prince, Haïti B.P. 2497
Tel 245-6251
556-4664
E mail Mdnutd@Netscape.net
LE REGIME DE FACTO LAVALAS ENTRE LA DERNIERE BOUFFEE
D'OXYGENE ET LE COUP DE GRACE
Port-au-Prince le 6 Mars 2002
Le Secrétaire Général Adjoint de l?Organisation des Etats Américains M. Luigi Einaudi
a signé le vendredi 1er mars 2002 un Accord avec le pouvoir de facto Lavalas pour le
déploiement d'une Mission axée sur les questions de sécurité, de justice, de droits de
la personne, de gouvernance, de renforcement institutionnel. Par cet Accord l'OEA se donne
des pouvoirs substantiels pour réaliser des enquêtes, des évaluations sur les
événements du 17 décembre 2001, former une Commission tripartite pour dédommag les
victimes, formuler des recommandations et fournir l'aide qu'elle juge pertinente.
Le 31 mars 2002, M. César Gaviria Secrétaire Général de l'OEA doit présenter un
rapport intérimaire au Conseil Permanent sur l'application par le régime de facto
Lavalas des clauses de la Résolution 806 adoptée le 15 janvier 2002. Entre temps Lavalas
continue de réaffirmer sa ligne dure. M. Jean Bertrand Aristide a consacré
officiellement le gangstérisme au Palais National le 27 février 2002. Il a nommé au
poste de Premier Ministre de facto M.Yvon Neptune, un citoyen de nationalité américaine
qui s'est signalé par son discours populiste débridé et unilatéral, son langage
corrosif, sa haine viscérale de l'opposition, de la société civile et de la communauté
internationale. Sur la trajectoire lavalassienne rien ne traduit une certaine volonté de
donner suite aux exigences de la Résolution 806. On doit s'attendre de préférence à
une accélération des contradictions au sein du régime de facto, à une intensification
du climat d'insécurité et à une détérioration encore plus accentuée de la situation
socio-économique et politique. Il sembleraitque l'OEA malgré tout, l?OEA veut permettre
au régime de facto Lavalas de franchir sans égratignure la date butoir du 31 mars 2002.
D'un autre coté les déclarations du Secrétaire d'Etat américain M. Colin POWELL, les
prises de position de M. Otto REICH Assistant Secrétaire d'Etat pour les Affaires
Hémisphériques, les rapports du Département d'Etat américain sur les violations
systématiques des droits humains, les suppressions de visas, la grande offensive contre
les trafiquants de drogue ne laissent aucun doute sur la volonté de Washington de stopper
la folie lavalassienne.
La reprise des négociations selon les conditions prévues par la Résolution 806 de l'OEA
est jugée
fondamentale. Aucun des partenaires politiques haïtiens ne pourra impunément se
prévaloir d'un droit de veto en cette matière.
La nouvelle administration républicaine maîtresse de sa politique extérieure et en
pleine possession des dossiers du scandale lavalassien ne peut plus se permettre de
jongler avec les impératifs d'une saine démocratie en Haïti.
L'OEA aura tout tenté pour sauver Lavalas. Mais Lavalas ne pourra plus jamais se sauver
lui-même.
Dr Hubert de Ronceray
Président du MDN
Porte-parole du MPSN
Membre du Directoire de la
Convergence Démocratique
Affichée à 11:49 p.m., le lundi 18 février 2002 |
MOBILISATION POUR LE
DEVELOPPEMENT NATIONAL (MDN)
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LA CONVERGENCE DEMOCRATIQUE RENCONTRE UNE DELEGATION
DE L'INSTITUT REPUBLICAIN INTERNATIONAL ( IRI )
Port-au-Prince le 18 février 2002
Après une longue éclipse, l'Institut Républicain International a dépêché à
Port-au-Prince son
Vice-Président M. Georges Fauriol à la tète d'une délégation intégrée par M. Caleb
Charles Mc Carry et un autre membre de la Commission Internationale de la Chambre des
Représentants. L'entretien avec la Convergence Démocratique s'est déroulé à la Villa
Créole dans l'après-midi du lundi 18 février 2002. M. Fauriol a placé la délégation
de l'IRI sous le signede l'observation avec un triple objectif :
1. Recueillir des données de base sur la situation politique haïtienne.
2. Dégager les prochaines étapes à franchir.
3. Evaluer les moyens à mettre en oeuvre pour améliorer l'avenir politique d'Haïti.
Il a écarté au départ toute idée de réouverture immédiate du Bureau de l'IRI en
Haïti. L'intérêt de
son organisation pour une coopération étroite avec les forces politiques de notre pays
et la société civile n'est pas pour autant mis de coté.
La Convergence Démocratique a étalé quelques uns des problèmes majeurs qui paralysent
Haiti dans les divers domaines de l'insécurité, des violations des droits de l'homme, de
la dégradation économique, du gaspillage des ressources de l'Etat, de l'impunité, etc.
Les agressions criminelles contre les partis politiques, les journalistes, les populations
de Petit-Goave, des Gonaives, etc. l'incompétence, la mauvaise foi et le cynisme du
pouvoir de facto ont été également soulignés. La Convergence Démocratique a demandé
à l'IRI d'appuyer la Résolution 806 de l'OEA relative aux conditions préalables à la
reprise des négociations et de suivre de près la formation des
Commissions que l'OEA doit envoyer en Haïti.
La délégation de l'IRI a sollicité des informationssur les points forts et les points
faibles des partenaires de la classe politique, leur équivalence, l'envergure de leur
présence sur le terrain, leur
capacité en tant que force alternative. La Convergence a fourni d'importantes précisions
pour éclairer les zones d'ombre.
LE SERVICE D'INFORMATION DU MDN /
MPSN
Affichée á 1:25 p.m., le lundi 18 février 2002 |
Note de presse |
A la Cité Soleil les vols,
les viols, les assassinats en plein jour, le pillage, la libre circulation de la
drogue sont des manières collectives d'agir que les jeunes intériorisent le plus
naturellement du monde etqui s'imposent aux adultes comme normes d'orientation de
l'action. Toute insoumission à ces règles peut donner lieu au lynchage à la «
tolérance zéro ». La population est prise en otage par des gangs armés qui se
disputent les subventions du Palais National, les rançons des kidnappings, les largages
de cocaïne. Les dizaines de victimes innocentes qui tombent chaque semaine sont des faits
divers banalisés par l'opinion publique. Hommes et bêtes s'installent dans le voisinage
des cadavres abandonnés ou s'affairent sur les montagnes de détritus à la recherche de
la subsistance. Les entrées et sorties dans le périmètre de la Cité Soleil sont
systématiquement contrôlées, autorisées ou interdites. Les enfants ne peuvent pas
fréquenter l'école. Les récalcitrants qui veulent fuir ce territoire doivent payer deux
cents dollars aux chimères. A la Cité Soleil il y a aussi des pères et mères de
famille honnêtes, une jeunesse malheureuse, terrorisée, méprisée qui ne comprennent
pas pourquoi ils sont livrés pieds et mains liés à des assassins, pourquoi ils sont
victimes de tant d'injustices et d'irresponsabilités de la part des élites et
desdirigeants de ce pays.
Le parti Mobilisation pour le Développement National (MDN) membre à part entière du
MPSN et de la Convergence Démocratique s'associe aux appels des familles et de la
jeunesse de Cité Soleil en faveur d'une action prompte et énergique des communautés
nationale et internationale pour leur restituer le droit à la vie, à la sécurité, au
travail, à l'éducation.
LE SERVICE D'INFORMATION DU MDN/ MPSN
Postée à 1:35 p.m., le lundi 18 février 2002
Note de presse |
FUNERAILLES DES POLICIERS TUES LE 17 DECEMBRE 2001 |
Port-au-Prince le 16 février 2002
Près de deux mois après la tentative de coup dÉtat en Haiti, le gouvernement en place na toujours pas organisé les funérailles des policiers tués au Palais National.
Vingt jours après la mise
en accusation de lOpposition haitienne qui a payé chère, cette dite
tentative dassassinat de Monsieur Jean-Bertrand Aristide, les parents des tués ne
se sont pas faits
entendre au niveau de la presse.
Des observateurs se posent
les questions logiques : Le pouvoir Lavalas, a-t-il oublié cet acte? Les
vicitmes étaient ils vraiment des policiers? Si oui, nétaient-ils pas,
contrairement aux autres policiers, des fanatiques du pouvoir? Étaient-ils
déjà morts? Ont-ils été, normalement, enterrés par la Marie de Port-au-prince?
Nont-ils pas de familles? Les bavures du pouvoir en place dans cette dernière
simulation de coup dÉtat, ont-elles découragé le pouvoir de facto à achever son
plan?
De toute façon, nous pouvons clairement voir que le pouvoir na pas créé de
commission denquête avec de grands ex-généraux comme ce fut le cas le 27 juillet
dernier. Les victimes du 27 juillet 2001 nont toujours pas de justice.
Il faut remarquer quun seul policier de la Garde présidentielle a été gravement
blessé. Les autres tués sont des agents affectés au commissariat de
Port-au-prince. Comment une attaque contre le palais national peut-il entrainer des
victimes seulement au niveau du commissariat de Port-au-prince.
La Convergeance et la Police sont les seules victimes de ces deux coup dÉtat contre
le Président Aristide. Il ny a pas denquête, ni de procès public. Aristide
arrive à contraindre les membres de lOpposition démocratique à ne plus manifester
et la presse à oublier les journalistes tués. Cela donne du temps aux meurtriers de
Lindor pour prendre le maquis. Tout ce qui oserait organiser des actions contre la logique
criminelle du pouvoir en place serait taxé de putchiste.
Alors, à qui profite le crime?
OP
Affichée à 12:15 a.m., le lundi 11 février 2002
Note de presse |
Au cours d'une réunion de
la CARICOM tenue à Nassau (Bahamas) le 7 février 2002, le Secrétaire d'Etat américain
Colin POWELL a déclaré que l'administration du Président Georges BUSH est profondément
préoccupée par la situation électorale en Haïti et qu'elle n'autorisera aucun
déblocage des millions de dollars disponibles pour l'aide financière à notre pays parce
que le gouvernement de facto Lavalas n'a pas montré suffisamment de volonté pour
améliorer le processus politique. Trois grands ordres de faits justifient cette
déclaration :
1. Le refus du pouvoir de facto Lavalas d'appliquer les huit points de la lettre de M.
J.B. Aristide à
l'ex-Président Clinton, points reconduits par l'administration du Président Georges W.
BUSH.
2. La
rupture par Lavalas le 17 octobre 2001 des négociations engagées avec la Convergence
Démocratique sous les auspices de l'Organisation des Etats Américains.
3. Les événements du 17
décembre 2001 par lesquels le pouvoir de facto Lavalas est allé jusqu'au bout de sa
sauvagerie primitive en armant des adolescents pour piller, incendier des locaux des
partis politiques, des résidences privées des leaders politiques, persécuter,
assassiner des journalistes, brûler vifs des membres de l'opposition.
La Convergence Démocratique rejoint pleinement la déclaration du Secrétaire d'Etat
Colin POWELL parce qu'il faut remettre les pendules à l'heure dans une Haïti dominée
par un Etat délinquant qui empoisonne l'environnement régional et continental par les
violations systématiques des droits de l'homme, le trafic des stupéfiants, l'impunité.
La Convergence Démocratique appuie aussi toutes les sanctions ciblées susceptibles
d'aider le peuple haïtien à récupérer rapidement ses droits à des élections libres,
honnêtes, transparentes et à construire un Etat démocratique.
Pour la Convergence Démocratique
Hubert de Ronceray
Président du MDN
Porte-parole du MPSN
Membre du Directoire de la Convergence
Démocratique
Affichée à 9:59 p.m., le lundi 4 février 2002
Note de presse |
Affiché à 1:59 p.m., le vendredi 1 février 2002
Article |
Les Deçus d'Aristide
LE MONDE | 30.01.02 | 11h41
MIS A JOUR LE 30.01.02 | 14h22 |
A Haïti comme à Paris, Jean-Bertrand Aristide incarnait l'espoir d'une vie meilleure. Mais le "prêtre des bidonvilles", devenu président, s'est métamorphosé, et ses anciens amis se repentent.
C'est un café de Paris, à deux pas du jardin du Luxembourg. Un café où se retrouvent, chaque samedi, quelques-uns des 30 000 Haïtiens de France métropolitaine. Leur réunion tient du rituel, voire de la messe hebdomadaire, tant ces paroissiens-là sont fidèles au rendez-vous. Eté comme hiver, à l'heure du thé, certains viennent depuis trente ans. Il y a là un professeur de maths (Paul Baron), un médecin (Daniel Talleyrand), un ancien diplomate (Pierre Edugène), et quelques autres, de sensibilités politiques diverses. De samedi en samedi, l'auditoire varie, mais pas l'esprit : des heures durant, dans les rires et les apostrophes de discussions sans fin, on refait le monde et Haïti. Surtout Haïti.
Il y a encore une dizaine d'années, le seul fait de prononcer ici le nom de Jean-Bertrand Aristide, le "prêtre des bidonvilles" devenu président, aurait suscité des commentaires favorables. A Paris comme à Port-au-Prince, le très populaire "Titide" incarnait l'espoir d'une vie meilleure dans ce pays aussi misérable que complexe. "Il symbolisait la lutte des pauvres", se souvient M. Baron. "Le Palais des congrès avait fait le plein pour sa venue à Paris", rappelle M. Talleyrand. Le Père Aristide, anti-impérialiste déclaré, présentait alors un profil de messie pour un peuple soumis pendant trente ans (1956-1986) à la dictature des Duvalier père et fils, puis à celle des militaires (1986-1990). Sa qualité de prêtre constituait un gage de moralité. Et son destin était de ceux qui forcent l'admiration...
Le 16 décembre 1990, après des années de lutte, il est élu à la présidence. Ses promesses de justice sociale séduisent le peuple. Beaucoup moins l'armée : dès septembre 1991, un coup d'Etat militaire l'oblige à fuir. Aux Etats-Unis, où il s'exile, les élus noirs du Congrès et diverses personnalités (le pasteur Jesse Jackson, le sénateur Ted Kennedy...) se prennent de passion pour sa cause. L'administration Clinton, arrivée au pouvoir fin 1992, sera tout aussi enthousiaste.
A la même époque, des intellectuels haïtiens établis en France signent des appels en sa faveur. Parmi eux, le cinéaste Raoul Peck, les écrivains Jean Métellus et René Depestre... Le phénomène ignore les clivages politiques. "Comme beaucoup d'autres, j'y ai cru, je me disais qu'il réussirait à équilibrer le poids excessif des milieux d'affaires", témoigne Franz Merceron, ancien ministre de l'économie (1982-1985). Il faut dire que "Titide" a du charisme, des dons d'orateur, le verbe imagé et révolté des hommes de conviction. En France, Le Monde et davantage encore Le Monde diplomatique - filiale du groupe Le Monde, autonome éditorialement - soulignent son aura de leader tiers-mondiste. Bien que le PC et le PS gardent leurs distances, toute une frange de la gauche tombe sous le charme. Bernard Kouchner, l'ancien évêque Jacques Gaillot et surtout Danielle Mitterrand affichent leur soutien. Quitte à placer le PS en porte-à-faux, l'épouse du président français restera longtemps l'amie de "Titide".
La période d'exil va durer trois ans. Le 19 septembre 1994, une intervention militaire américaine ouvre la voie d'un retour triomphal à Port-au-Prince. Porté par son mouvement, la Famille Lavalas (avalanche, en créole), M. Aristide récupère son poste de président. Haïti découvre un nouveau "Titide", métamorphosé par son passage aux Etats-Unis. Après avoir renoncé à la prêtrise en 1994, il épousera, deux ans plus tard, une avocate américano-haïtienne. Ce retour, assorti de l'aide financière internationale, apparaît comme une occasion unique de sauver le pays. Las ! Haïti, au contraire, continue de sombrer dans la misère et la violence.
En février 1996, la stricte application de la Constitution haïtienne empêche M. Aristide de briguer un nouveau mandat. Il cède donc la place momentanément à René Préval, son plus proche collaborateur, qui présidera le pays pendant cinq ans. Cinq ans de crise politique et économique conclus, fin 2000, par le retour aux affaires de Jean-Bertrand Aristide. Depuis cette élection, contestée par l'opposition, le pays est toujours à l'agonie : l'économie est en ruine ; le trafic de cocaïne reste florissant ; des bandes de jeunes (les "chimères"), proches de la Famille Lavalas, font la loi dans les quartiers ; des journalistes sont assassinés ; certains policiers ont recours à la torture et aux exécutions sommaires pour éliminer les contestataires ; l'Institut français a été saccagé ; l'aide internationale est gelée en raison du chaos politique...
Quelle est la part de responsabilité du président dans cette dégradation ? N'est-il pas victime, comme tant d'autres, de la "malédiction" haïtienne ? La première hypothèse emporte la majorité des suffrages. Au fil des années, le vide s'est fait autour du "prophète". Qu'ils aient été aristidiens ou simples sympathisants, ses partisans d'hier cherchent dans leurs mémoires le signal qui, il y a un an, deux ans, dix ans, les a fait douter. L'un se souvient d'une réception à Paris, au cours de laquelle "Titide" aurait soudain levé les yeux et lancé : "Dieu me parle !"Un autre évoque les confidences de tel ou tel conseiller, au début des années 1990 : "Il n'accepte pas la contradiction", "On ne peut pas travailler avec lui"...
Les amis de la première heure se sont éloignés. Tous, ou presque, font leur mea culpa, à l'image du prêtre français Jean-Yves Urfié, fondateur du quotidien en créole Jounal Libèté : "J'avais des liens très forts avec lui. Aujourd'hui, je me confesse en public car il faut reconnaître le mal pour l'extirper. Davantage que l'homme, c'est le vide de sa pensée qui me déçoit. La dernière fois que j'ai voulu l'interviewer, en 1997, c'était une catastrophe intellectuelle. Il n'avait pas d'idées concernant Haïti. Son obsession semblait être de rester au pouvoir." Un autre religieux français, Gilles Danroc, auteur de plusieurs ouvrages sur ce pays, partage en partie cette analyse : "La déception se mesure à l'aune de l'espérance. A une époque, Aristide incarnait l'ange du bien face à la figure diabolisée de la dictature. En 1994-1995, il n'a pas pris les mesures que son formidable retour lui aurait permis de prendre. Au-delà de sa personne, c'est Haïti qu'il importe de comprendre. Or ce pays n'est plus lisible..."
Bien des Haïtiens accusent M. Aristide d'être un "mégalomane", prisonnier d'un discours "mystico-populiste". On s'indigne de son enrichissement, de ses costumes, de ses voitures... Certains voient en lui un calculateur hors pair qui aurait trompé son monde. D'autres mettent en cause l'exil (1990-1994) et l'influence néfaste des Américains, qui lui auraient donné le goût de l'argent et du pouvoir. "Il était évident qu'il n'avait pas l'étoffe d'un président", constate l'ex-dirigeant communiste Max Bourjolly, l'un des rares à avoir toujours clamé son scepticisme. "On a confondu la cause et le personnage. Or il n'y avait pas grand-chose derrière le personnage", confirme un intellectuel.
Le durcissement du régime, relaté ces dernières années par le correspondant du Monde dans la région, Jean-Michel Caroit, s'est accentué depuis l'été 2001. Haïti a renoué avec les pratiques dictatoriales, et les "chimères" n'ont rien à envier aux "tontons macoutes", les miliciens duvaliéristes d'autrefois. "C'est une dictature en gestation, le président bascule dans l'inacceptable", assure l'ancien ministre Franz Merceron. Les intellectuels ont également pris leurs distances, à l'image de l'écrivain franco-haïtien René Depestre : "Y a-t-il un dictateur qui perce sous Aristide ? J'ai soutenu l'expérience à distance, mais je me félicite maintenant de n'avoir pas été plus loin."
Comment renier celui dont on attendait tant ? Chez les spécialistes français d'Haïti - universitaires, religieux, journalistes -, la question suscite au mieux la déception, au pis l'embarras. L'espérance des premiers temps, compréhensible dans le contexte de l'époque, est un souvenir douloureux. "Il a trompé le peuple, accuse l'ancien évêque Jacques Gaillot. Violence, corruption... les vieux démons ont resurgi."
De nombreux Haïtiens s'étonnent néanmoins de l'"aveuglement" des personnalités françaises autrefois favorables à "Titide". "Pour ces gens-là, encore imprégnés de l'esprit de 1968, il avait un côté Che Guevara en soutane, ils l'ont habillé de rêve !", analyse l'ancien diplomate Yvon Siméon, représentant en France de la Convergence démocratique, la coalition regroupant l'opposition. Les reproches visent surtout Le Monde diplomatique, mensuel de référence dont le directeur, Ignacio Ramonet, réfute ces accusations : "Par le passé, dans un contexte qui le justifiait, nous avons apporté un soutien explicite à Aristide. Mais, depuis deux ou trois ans, nous avons émis des critiques très nettes sur la corruption ou la drogue. Maintenant, il est exact que nous n'avons pas encore écrit le papier définitif de démolition."
LA mise en cause du mensuel se concentre en fait sur Christophe Wargny, auteur d'articles sur Haïti entre avril 1994 et juin 2001. M. Wargny, maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), a longtemps été très proche de "Titide". En 1992, il l'avait aidé à écrire son livre Tout homme est un homme. Par la suite, il était devenu l'un de ses conseillers en communication (1993-1996), tout en continuant à collaborer au Monde diplomatique. M. Wargny, qui ne fait pas mystère de cette proximité, se veut désormais plus distant : "Mon dernier article, consacré au trafic de drogue et publié en juin 2001, a marqué un tournant. Et il est en deçà de ce que je pense aujourd'hui. Pour moi, c'est une déception humaine. Je n'ai plus de contact avec Aristide depuis février 2001. Je ne me suis pas trompé en le soutenant lors de son premier mandat, mais le personnage qui est revenu au pouvoir en 2000 est différent de celui que l'on avait connu. Une erreur, c'est une erreur. Deux erreurs, ce sont deux erreurs. Mais trois, c'est une dérive. Même si son opposition est archi-nulle, cela n'absout pas les atteintes aux droits de l'homme."
Au contraire de M. Wargny, le PS se sent conforté dans son analyse initiale. "Nous n'avons jamais soutenu Aristide mais le socialiste Serge Gilles", rappelle Paul Cozygon, spécialiste de ce pays au PS. Le parti s'est ainsi démarqué de Mme Mitterrand, aristidienne convaincue. "Danielle Mitterrand fonctionne au coup de cur. A titre personnel, elle a choisi Aristide et n'a pas voulu tenir compte de nos mises en garde", explique M. Cozygon. Toujours selon lui, la plupart des partisans français de M. Aristide auraient ainsi tardé à s'apercevoir, puis à reconnaître leur erreur de jugement. A l'entendre, les "premiers signaux"datent en effet de 1989, avant la première élection. "C'était déjà un personnage éminemment trouble, sans aucune culture politique démocratique. Mais les cathos de gauche y ont longtemps cru. Le mythe a persisté et persiste encore. Le mea culpa est plus difficile pour les Français que pour les Haïtiens... Combien d'entre eux sont-ils allés voir là-bas comment ça se passait dans la réalité ?"
Mme Mitterrand, présidente de la fondation France Libertés, s'est rendue trois fois en Haïti (1989, 1991, 1995). Interrogée par Le Monde, elle ne cache pas avoir entretenu des "liens amicaux" avec M. Aristide. "Dès qu'il venait à Paris, il me rendait visite. Durant sa période d'exil, je l'avais aussi vu à Washington, où j'avais d'ailleurs remarqué qu'il commençait à changer, comme si on lui faisait miroiter autre chose. Il est exact que je n'étais pas d'accord avec le PS, mais je suis une citoyenne libre ! Aujourd'hui, les nouvelles en provenance de ce pays sont de plus en plus mauvaises. Je ne veux pas harceler M. Aristide. Je dis simplement qu'il n'est plus l'homme que j'ai connu autrefois, lorsqu'il était auprès du peuple."
En 2004, ce "peuple" fêtera le bicentenaire de l'indépendance et de l'avènement de la première république noire du monde. L'approche de cette célébration sonne comme un triste rappel à l'heure où le pays touche le fond. En attendant, bien des Haïtiens recommandent aux déçus de "Titide" de méditer ce proverbe local : "Quand tu manges avec le diable, il faut tenir la cuiller longue."
Philippe Broussard
Affichée à 5:16 p.m., le mardi 10 janvier 2002 |
Note de Presse |
MOBILISATION POUR LE
DEVELOPPEMENT NATIONAL (MDN )
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PETIT-GOAVE ENTEND BRANDIR LE FLAMBEAU DE LA
RESISTANCE JUSQU'A LA LIBERATION D'HAITI
Port-au-Prince le 8 janvier 2002
La ville de Petit-Goave se retrouve en l'an 2002 toujours assiégée par des forces
militaires et para
militaires lavalassiennes. Les arrestations arbitraires se multiplient dans tous les
quartiers et dans la banlieue proche tels : Croix Hilaire, Nan Sinistré, Ti Guinen, etc.
Les perquisitions dans les foyers, les scènes de matraquage, les brutalités contre des
civils pacifiques et innocents, le lancement des grenades lacrymogènes donnent la mesure
de la lâcheté des bourreaux de la République des Chimères.
Les écoles restent fermées. La ville est paralysée. La tension continue de monter. Le
baril de poudre peut exploser à nouveau à n'importe quel moment. Après l'incendie d'une
vingtaine de résidences privées, des centaines de familles sont aux abois attendant dans
le maquis le lambi de la libération. Des patrouilles policières et des chimères armés
jusqu'aux dents circulent à travers les rues 24 heures sur 24, sèment la peur et la
terreur chez les survivants pour les obliger à capituler ou à fuir. Parallèlement aux
menaces des canons, les dirigeants lavalas agitent l'arme de la corruption, exercent
des pressions sur les leaders de la Convergence Démocratique pour les contraindre à
accepter des faveurs, à choisir entre la soumission ou l'élimination physique.
Au cours de la première semaine de janvier 2002 la Police a montré à la télévision
Dady Ostiné surnommé Ti Kendé, membre de la Convergence Démocratique, accusé d'avoir
désarmé un député contesté alors qu'elle connaît parfaitement l'identité
lavalassienne de l'agresseur. Au cours des dernières quarante-huit heures la police a
effectué une dizaine d'arrestations dont plusieurs sont qualifiées d'interpellations ou
de mesures préventives. Parmi les détenus figurent : Paola Alexis, Jackson René, Pierre
Ofny, Junior, Jacquy, Nononne, Day Carmelo, etc.
A quelques heures de la réunion de l'OEA sur la crise haïtienne, la ville de Petit-Goave
renouvelle son appel en faveur de l'application au régime de facto
Lavalas des articles 18, 19 et 21 de la Charte Démocratique
Interaméricaine. La population de la Cité de Faustin Soulouque entend maintenir le
flambeau de la résistance contre la dictature lavalassienne jusqu'à la libération
d'Haïti.
LE SERVICE D'INFORMATION DU MDN
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