French Forum - Lettres, notes de presse, etc. du mois de decembre 2003
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Affichés le 28 décembre 2003
                  
Lettre
Lettre ouverte du Groupe des 184 à M. Venel Remarais

Directeur de Radio Solidarité

Port-au-Prince, le 26 décembre 2003

Monsieur Venel Remarais

Directeur de Radio Solidarité

En ses bureaux

Monsieur,

Nous avons été étonnés d'apprendre par votre lettre adressée à M David LEE, publiée dans le quotidien le Nouvelliste en date du 22 décembre 2003, que "des membres du groupe des 184 bien identifiés" se soient attaqué à une équipe de votre radio, le mercredi 17 décembre. Le groupe des 184 croit qu'il serait plus correct de votre part de dévoiler les noms de ces personnes que vous avez si bien identifiées. Une telle information permettrait au Groupe des 184 et à ses organisations-membres de s'enquérir de la véracité des faits et le cas échéant de prendre les mesures qui s'imposeraient. Autrement, vos affirmations seront traitées comme de simples allégations.

Par ailleurs, nous pensons que dans les cas de violation de droits humains, l'OEA à laquelle vous êtes adressée, ne peut se contenter de condamner. Elle doit mener des enquêtes sérieuses, identifier les coupables et produire des recommandations aux autorités en vue des poursuites judiciaires nécessaires. Par contre, le groupe des 184 se félicite du fait que vous reconnaissiez enfin que des violences ont été commises par les chimères Lavalas contre les étudiants de la Faculté des Sciences Humaines et de l'Institut National de Gestion et des Hautes Etudes Internationales. Le bulletin du 6 décembre de l'Agence Haïtienne de Presse (AHP) que vous dirigez en avait donné une version tout à fait différente où il était reproché aux étudiants, les victimes, d'avoir attaqué la Police et les chimères. Vous parliez en ce moment d'un blessé dans chaque camp. Nous tenons compte de cette rectification.

Vos falsifications réitérées de la vérité, aussi pénibles soient- elles pour les victimes, ne sauraient en aucun cas justifier des agressions contre des membres de votre radio. La récente défection des 3 journalistes de Radio Tele Timoun a suffisamment renseigné la nation haïtienne sur les pressions qui s'exercent sur le personnel des medias attachés aux services du pouvoir Lavalas, afin de les porter à trafiquer la vérité et provoquer d'autres citoyens. Les vrais coupables ce sont les instigateurs de ces actions malhonnêtes.

En attendant les éclaircissements exigés, le Groupe des 184 vous présente ses salutations.

Anthony Barbier, Secrétaire Exécutif

Cc : Les ambassades, les médias, les organisations de droits humain

                      
Communiqué
Communiqué de l'OEA: Sur l'exil du juge Clamé Ocnam

Organisation des États Américains www.oas.org 

MISSION SPECIALE DE L'OEA VISANT A RENFORCER LA DEMOCRATIE EN HAITI 31 rue Pacot, Port-au-Prince, Haïti Tél.: 245-5437, 244- 6695/6696/6697

La Mission Spéciale de l'OÉA fait part de sa préoccupation suite à des déclarations publiques faites hier matin sur des stations de radio de la capitale par l'un des Substituts du Commissaire du Gouvernement près le Tribunal Civil de Première Instance de Port-au- Prince, Me Daméus Clamé Ocnam, qui aurait quitté le pays.

Ce substitut fait état de pressions exercées sur sa personne par des représentants et conseillers de l'exécutif Port-au-Princepour qu'il appose sa signature au bas de mandats de justice visant à arrêter Messieurs André Apaid Junior, Coordonnateur du Groupe des 184, Hervé Saintilus, Président de la Fédération des Étudiants Universitaires Haïtiens, et Me Gervais Charles, Bâtonnier a.i. de l'Ordre des Avocats de Port-au-Prince, suite aux événements survenus à l'occasion de la manifestation du 22 décembre 2003.

La Mission Spéciale a observé le déroulement de la manifestation publique du 22 décembre 2003 au cours de laquelle deux personnes auraient trouvé la mort. Elle demande qu'une enquête sérieuse et approfondie soit menée sur ces évènements afin que tous les faits soient clairement élucidés. Sans préjuger les résultats d'une semblable démarche, la Mission est d'avis que toutes arrestation de ces personnes en l'absence d'une telle enquête et sans autres éléments de preuve de leur implication personnelle dans ces faits constitueraient un cas flagrant d'abus de pouvoir.

La Mission Spéciale invite les Autorités gouvernementales et judiciaires à appliquer la loi avec mesure, impartialité et justesse afin d'éviter toute injustice ou apparence d'injustice, de façon à contribuer à l'édification d'un véritable Etat de droit en Haïti.

La Mission Spéciale saisit cette occasion pour rappeler les paroles du Secrétaire Général Adjoint de l'OEA, Luigi Einaudi, au cours d'une réunion du conseil permanent de l'organisation le 17 décembre. A propos des manifestations, il avait signalé à cette occasion que ces évènements exigeaient une action urgente de toutes les parties concernées de façon à s'en tenir à la seule règle du droit. Il a de plus rappelé que laisser la rue aux gangs est indigne d'une société démocratique. C'est dans cet esprit que, une fois de plus, la Mission Spéciale exhorte toutes les personnes concernées à éviter toute action qui puisse augmenter les tensions à ce moment critique.

Lettre
Lettre ouverte au Président de la République

Lettre ouverte au Président de la République Son Excellence, Monsieur Jean-Bertrand Aristide Président de la République En Ses Bureaux Du Palais National

Miami, 15 décembre 2003

Monsieur le Président,

Partez, pour éviter le pire !

Vu le communiqué en date du jeudi 11 décembre 2003, de la quasi-totalité des secteurs de la vie nationale vous déclarant hors-la-loi, à cause de vos actions néroniennes ;

Vu les incidents violents et barbares autour du vendredi noir du 5 décembre 2003 dans les hauts temples du Savoir, orchestrés en votre nom par vos chimères, pour démolir, détruire et tuer ;

Vu la détermination du monde universitaire de ne plus rester sous le joug de la tyrannie, de l’infamie et de la barbarie à quelques jours du Bicentenaire de l’Indépendance Nationale;

Vu la détermination de la vaillante population des Gonaïves de s’opposer au prix de leurs vies et de leurs âmes à votre présence dans cette ville à l’ occasion de la Commémoration de l’Indépendance Nationale;

Vu que sous votre régime tyrannique, la Liberté, l’Egalité et la Fraternité sont remplacées par l’Oppression, la Narco-Anarchie et la Barbarie;

Vu la réprobation générale des Communes de la Républiques contre les actions odieuses des chimères, attachés, policiers chimérisés et autres milices à la solde de votre Personne et de votre gouvernement ;

Face à ces considérants, Mr. Aristide, nous de la Diaspora haitienne vous suggérons de jeter les gants pour éviter d’ensanglanter le fleuve Artibonite. Partez, Mr. Aristide pour éviter le pire, pendant qu’il est encore temps ! Partez maintenant!

Pour authentification Dr. Yves Renaud Miami, Raymond Laurent, Montréal P.O.Box 960183 Miami, Fl 33296 305-425-2921

                                         
Affichée le 10 décembre 2003
                   
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Note de Presse
Lauréats du Prix Reporters sans Frontières - Foundation de France 2003

Paris, le 10 décembre 2003

Ali Lmrabet (Maroc)

The Daily News (Zimbabwe)

Michèle Montas (Haïti)

Lauréats du Prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2003

Le "Prix Reporters sans frontières - Fondation de France" 2003 récompense :

- un journaliste qui, par son activité professionnelle, ses prises de position ou son attitude, a su témoigner de son attachement à la liberté de l'information. Le lauréat en est le journaliste marocain Ali Lmrabet, condamné à trois ans de prison pour avoir notamment publié des dessins de presse critiques envers le roi Mohammed VI et un article abordant la question du Sahara occidental. Ali Lmrabet est à nouveau en grève de la faim depuis le 30 novembre, après déjà cinquante jours de jeûne au printemps dont il garde des séquelles (Maroc).

Šet pour la première fois :

- un média qui incarne le combat pour le droit d'informer et d'être informé. Le Prix est attribué au quotidien indépendant The Daily News, connu pour son ton critique envers le régime du président Mugabe. Régulièrement harcelé et interdit par les autorités, il a été fermé en septembre 2003 en vertu de la loi sur l'accès à l'information et la protection de la vie privée (Zimbabwe).

- un défenseur de la liberté de la presse. Le Prix est décerné à Michèle Montas, ancienne directrice de Radio Haïti Inter, engagée dans la lutte contre l'impunité depuis l'assassinat de son mari, le journaliste Jean Dominique, en avril 2000. Elle a été contrainte de fermer la station puis de quitter le pays après un attentat dont elle a été victime à Noël 2002 (Haïti).

En récompensant un journaliste, un média et un défenseur de la liberté de la presse, emblématiques de la situation de la liberté de la presse dans leur pays, Reporters sans frontières et la Fondation de France alertent l'opinion publique sur la diversité des atteintes au droit d'informer et d'être informé et sur son nécessaire engagement en faveur de la liberté de la presse. Chaque prix est doté de 2500 euros.

Depuis sa création, le Prix Reporters sans frontières - Fondation de France a été décerné à Zlatko Dizdarevic (Bosnie-Herzégovine - 1992), Wang Juntao (Chine - 1993), André Sibomana (Rwanda - 1994), Christina Anyanwu (Nigeria - 1995), Isik Yurtçu (Turquie - 1996), Raúl Rivero (Cuba - 1997), Nizar Nayyouf (Syrie - 1998), San San Nweh (Birmanie - 1999), Carmen Gurruchaga (Espagne - 2000), Reza Alijani (Iran - 2001) et Grigory Pasko (Russie - 2002).

Plusieurs lauréats ont depuis retrouvé la liberté, quelques semaines seulement ou plusieurs mois après avoir reçu le Prix. Parmi eux, le journaliste russe Grigory Pasko, lauréat 2002, et la journaliste birmane San San Nweh, primée en décembre 1999 et libérée en 2001.

La première catégorie du Prix Reporters sans frontières - Fondation de France est décernée par un jury international, composé de :

Ekram Shinwari (Afghanistan), Sabine Christiansen (Allemagne), Michael Rediske (Allemagne), Andrew Graham-Yooll (Argentine), Rubina Möhring (Autriche), Nayeem Islam Khan (Bangladesh), Andrey Bastunets (Belarus), Olivier Basille (Belgique), Colette Braeckman (Belgique), Maung Maung Myint (Birmanie), Sebastião Salgado (Brésil), Juliana Nieto Cano (Colombie), Claudia Marquez (Cuba), Fernando Castelló (Espagne), Maria Dolores Masana Argüelles (Espagne), Vicente Verdu (Espagne), Domenico Amha-Tsion (Erythrée), Barbara Crossette (Etats-Unis), Francis Charhon (France), Noël Copin (France), Laurent Joffrin (France), Elise Lucet (France), Pierre Veilletet (France), Alan Rusbridger (Grande-Bretagne), Guy Delva (Haïti), Alessandro Oppes (Italie), Sailab Mahsud (Pakistan), Ricardo Uceda (Pérou), M'Baya Tshimanga (République démocratique du Congo), Alexey Simonov (Russie), Alice Petrén (Suède), Georges Gordon-Lennox (Suisse), Sihem Bensedrine (Tunisie), Ben Ami Fihman (Venezuela).

Les trois autres journalistes nominés pour la première catégorie étaient :

- Gao Qinrong, journaliste de l'agence de presse officielle Xinhua, condamné, en avril 1999, à 13 ans de prison, pour avoir avoir enquêté et publié un article sur l'échec d'un projet d'irrigation dans la région de Yuncheng, province du Shanxi (Chine) ;

- Ricardo González, l'un des premiers journalistes indépendants, correspondant de Reporters sans frontières à La Havane depuis 1998, condamné comme Raúl Rivero à 20 ans de prison en avril 2003 pour "atteinte à l'indépendance et à l'intégrité de l'Etat" (Cuba) ;

- Ludu Daw Amar, la plus célèbre des journalistes birmanes, dont les écrits sont régulièrement censurés par la junte militaire au pouvoir (Birmanie).

Dossier de presse et photos libres de droit disponibles sur le www.rsf.org, rubrique "Espace presse - Téléchargement".

_____________________________________________________________________________ Contacts : Reporters sans frontières - Lucie Morillon - tél : 01 44 83 84 74 - communication2@rsf.org Fondation de France - Magali Mévellec - tél : 01 44 21 31 91 - magali.mevellec@fdf.org 

                                                 
Affichées le mardi 9 décembre 2003
                                   
Note de Presse
Une déclaration du professeur Leslie F. Manigat sur le << vendredi noir>>

Les événements de la journée du vendredi 5 décembre courant déjà baptisé un nouveau « vendredi noir » de l’histoire, ne sont qu’une édition de plus dans le déchaînement de la bestialité qui est devenue le pain quotidien de la vie politique chez nous, depuis que la nation se réveille. Etudiants, valeureux fer de lance d’une résistance collective qui tient à rester démocratique et pacifique, et les autorités universitaires elles-mêmes en ont fait les frais dans un contexte général de violence inacceptable et insupportable, dont le pouvoir, garant de l’ordre public et de la paix des familles, porte la responsabilité première directe. Je dénonce particulièrement, au nom de mon parti connu comme non-violent, les brutalités commises contre des jeunes membres du RDNP, en la compagnie solidaire de leurs collègues universitaires. C’est comme si certains oublient que décembre 1945 a précédé janvier 1946, et qu’octobre 1985 a précédé février 1986.

Au moment où les événements ici, au pays même, sont en marche et que la diaspora retient son souffle, je tiens à rappeler qu’il y a une semaine à peine, je redisais en termes forts «que le temps de l‘indignation est dépassé depuis longtemps déjà dans ce pays. En effet, la vie quotidienne est faite d’assassinats et de tentatives d’assassinats, d’arrestations illégales et d’emprisonnements arbitraires, de kidnappings et de viols, et de toutes sortes de violations de la personne humaine, dénoncées par les organisations des droits humains, et même de plus en plus, des atrocités d’un autre âge, au point que le monde international s’en est ému ».

Ajouter quoi que ce soit non seulement serait superfétatoire, mais serait affadir une vérité qui demande seulement à être opérationnelle, c'est-à-dire de passer de la volonté de changement partout exprimée à l’acte du vécu démocratiquement réalisé. C’est tout le pays national qui doit maintenant avoir ce sursaut collectif demandé par nous depuis si longtemps, d’autant qu’on sait qu’avec nous, comme l’assurance en avait été donnée à mon discours inaugural de prestation de serment le 7 février 1988, il n?’y ? aura pas de perdant. Voilà plus de deux ans, exactement le 27 0ctobre 2001, à ma conférence dans les salons de la Maison des Polytechniciens à Paris, j’avais lancé le mot d’ordre de préparer l’après Aristide. Comme partisan non-violent, mais convaincu du changement nécessaire, urgent et d’ailleurs inévitable de la vie de notre peuple, et vétéran conséquent, connu comme une grande voix nationale responsable dans la lutte démocratique pour la vie de notre peuple cela fait maintenant plus de cinquante ans , je veux partager publiquement le sentiment dominant d’aujourd’hui, à l’intention de tous les responsables quels qu’ils soient de cette course délibérée et insensée à l’abîme, que pour notre conscience humaniste chrétienne aux yeux de laquelle chaque vie humaine est précieuse, et chaque être humain digne de respect, « trop c’est trop ».

Port-au-Prince, le samedi 6 décembre 2003

Leslie F Manigat

Secrétaire Général et Leader Politique du RDNP

Ancien Président Constitutionnel de la République

                        
Lettre
Une lettre de protestation

FÉDÉRATION DES

BARREAUX D'HAÏTI (FBH)

Palais de Justice, Rue Monseigneur Guilloux

Port-au-Prince, Haïti

NOTE DE PRESSE DE LA FBF SUITE AUAUX EVENEMENTS SANGLANTS DU 5 DECEMBRE 2003 SURVENUS A LA FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET A L’INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION DE GESTION ET DES HAUTES ETUDES INTERNATIONALES

La Fédération des Barreaux d’Haïti est profondément choquée et indignée face aux actes de violence et de barbarie sans précédent dans l’histoire d’Haïti, enregistrés le 5 décembre 2003 à la Faculté des Sciences humaines, à l’Institut National d’Administration, de Gestion et des Hautes Etudes Internationales et dont sont victimes : des étudiants, le Recteur de l’Université d’Etat d’Haïti, Monsieur PIERRE MARIE PAQUIOT, le Vice-Recteur aux affaires académiques, Monsieur WILSON LALEAU et des journalistes de la presse indépendante.

La Fédération des Barreaux d’Haïti condamne avec force ces actes criminels inouïs et révoltants, perpétrés dans l’enceinte même de ces deux institutions académiques, par des individus sans foi ni loi, au service du Pouvoir, qui ont agi en toute impunité sous la protection et l’œil complice des agents de la Police Nationale, ces derniers ayant choisi tout bonnement de ne pas intervenir pour ne pas protéger les victimes dont la vie était en danger.

La Fédération des Barreaux d’Haïti reste préoccupée par les violences enregistrées ces derniers temps, à travers le Pays, particulièrement à Port-au-Prince, au Cap Haïtien, à Saint Marc, à Petit Goave, à Jacmel et aux Gonaives, cette ville meurtrie qui a déjà compté plus d’une quinzaine de morts au sein de sa population depuis l’assassinat troublant de Amiot METAYER. Elle rappelle que le droit à la liberté, le droit à la vie sont des droits fondamentaux de la personne humaine, reconnus et garantis par la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, les pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme et des libertés fondamentales et par la Constitution de l’Etat d’Haïti. Ces droits ne sauraient en aucune manière et pour quelque motif que ce soit, dépendre d’un seul homme ou d’un groupe d’individus.

La Fédération des Barreaux d’Haïti rappelle également que ces violences criminelles sont punies par le Droit pénal national et par le Droit pénal international. Leurs auteurs, exécuteurs ou commanditaires, doivent être poursuivis et traduits en justice afin qu’ils répondent de leurs forfaits.

La Fédération des Barreaux d’Haïti demande en l’occurrence à tous les Barreaux de la République, chacun en ce qui le concerne et suivant sa propre perception des réalités judiciaires du Pays, par solidarité avec toutes les victimes de violence et de barbarie à l’échelle du territoire national, d’adopter toute mesure susceptible de sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale, de sorte que les droits fondamentaux de la personne humaine surtout le droit à la vie, le droit à la sécurité, le droit à l’intégrité physique, le droit à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion, soient enfin respectés et protégés effectivement dans le Pays et que les acteurs de justice, magistrats et avocats puissent remplir leur mission en toute liberté et en toute indépendance.

Fait à Port-au-Prince le 8 décembre 2003

Pour la Fédération des Barreaux d’Haïti

Signé :

Me. Joseph Rigaud DUPLAN, Bâtonnier de Port-au-Prince

Président

Me. Gervais CHARLES, conseiller de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince, Secrétaire Général

Me. Jean N. SEIDE, Trésorier de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince, Trésorier

            
Note de Presse
Aggression armée à l'université un pas de plus dans l'escalade de la terreur

NOTE DE PRESSE DE L’ORGANISATION DU PEUPLE EN LUTTE (OPL)

AGRESSION ARMEE A L’UNIVERSITE UN PAS DE PLUS DANS L’ESCALADE DE LA TEREUR

Le 5 décembre, des civils armés ont pénétré dans les locaux de la Faculté des Sciences Humaines et ceux de l’Institut d’Administration, de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI). Ces sbires, directement attachés aux corps de sécurité du Palais National, ont procédé avec la plus grande violence faisant une trentaine de blessés parmi lesquels le Vice-Recteur et le Recteur l’Ingénieur Pierre-Marie Paquiot qui a eu ses genoux cassés à coups de barre de fer. Cet acte sans précédent, même durant les pires moments des dictatures des Duvalier et des militaires, constitue un épisode d’une politique systématique destinée à détruire l’institution au profit de l’Université privée que prétend monter Jean Bertrand Aristide dans le cadre de sa Fondation privée qui bénéficie de l’aide internationale octroyée à Haiti par certains gouvernements et fondations. Cette violence est aussi l’_expression de toute une escalade de terreur entreprise par le dictateur, dans le but de se perpétuer au pouvoir. Elle vise, de façon particulière, en plus des partis politiques, la presse, les centres de culture, l’Université et les universitaires, comme le démontre l’assassinat des journalistes Jean Dominique, Brignol Lindor, l’exil forcé d’une trentaine de travailleurs de la presse, l’incendie et le pillage des partis politiques, du Centre de Recherche et de Formation pour le Développement (CRESFED) ainsi que l’Institut Français d’Haiti, le 17 décembre 2001, la répression de plus en plus brutale des manifestations, l’assassinat de l’étudiant en médecine Eric Pierre et la campagne de discrédit contre les intellectuels indépendants. Le rectorat de l’Université, ciblé de façon particulière, a été l’objet de manœuvres, de persécutions et de tracasseries légales visant à imposer à sa tête un inconditionnel. La lutte des étudiants pour contrecarrer ces plans s’est transformée en un rejet croissant de la dictature. C’est dans le cadre de toute une clameur nationale, réclamant la démission du dictateur Jean-Bertrand Aristide, que les étudiants se sont lancés dans une mobilisation courageuse contre ce régime violateur des droits humains, qui une fois de plus, a utilisé de soi-disant Organisations Populaires, des agents entraînés, vêtus en civil qui ont opéré à l’Université sous l’œil complaisant et complice de la Police Nationale d’Haiti. L’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), en condamnant cette escalade barbare, invite, à la veille de la célébration des 200 ans de l’indépendance, la population à faire preuve de plus de détermination dans le combat pour la liberté. Elle dénonce devant l’opinion internationale, la nature de la politique terroriste de Jean-Bertrand Aristide, sollicitant la solidarité des démocrates du monde.

Port-au-Prince, le 8 décembre 2003.

Gérard Pierre-Charles

Coordonnateur Général

           
Note de Presse
Les leçons du massacre des universitaires haitiens

GRANFD FRONT CENTRE DROIT (GFCD) Siège provisoire : Delmas 31 Rue Stella No 9 Port-au-Prince, Haïti Tel 245-6251 / 556-4664 Email hdr@mdnhaiti.org  

Une délégation du GRAND FRONT CENTRE DROIT (GFCD) en compagnie de plusieurs autres leaders et responsables politiques a visité à l’Hôpital Canapé Vert les universitaires victimes du massacre du 5 décembre 2003 à la Faculté des Sciences Humaines. Le drame de ces jeunes mitraillés et mutilés par la barbarie lavalassienne est écœurant et odieux. C’est un spectacle impensable, inimaginable et intolérable.

Le Recteur Pierre-Marie Paquiot opéré la veille nous a déclaré : « Messieurs, unissez-vous pour la victoire pour que mes deux jambes cassées ne soient pas un vain sacrifice. » Des étudiants meurtris qui pouvaient à peine respirer et des parents éplorés mimaient des signaux pour la poursuite du combat jusqu’au départ de Jean Bertrand Aristide. D’autres estropiés avec leurs bras en écharpe nous disaient qu’ils avaient hâte de reprendre le béton. Incroyable mais vrai !

Le prochain rendez-vous était à l’Hôtel Montana où nous attendaient le Groupe des 184, des représentants de partis politiques, le Conseil de l’Université d’Etat d’Haïti, le Groupe des Artistes et Intellectuels du NON COLLECTIF, des syndicalistes, etc. Dans leur grande majorité les interventions ont décrit la trajectoire d’une dictature lavalassienne aux ambitions fascistes et décidée à escalader tous les sommets de l’horreur. Les intervenants ont tous insisté sur l’intensification de la mobilisation générale et une réponse unitaire au massacre de nos universitaires par les sbires de Jean Bertrand Aristide.

Après les événements du 5 décembre 2003 à l’Institut National de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI) et à la Faculté des Sciences Humaines personne ne peut se taire, rester indifférent, jongler avec des déclarations hypocrites ou fuir. Il faut passer de la parole aux actes. Ceux qui étaient présents à l’Hôtel Montana ce dimanche 7 décembre 2003 ont décrété la permanence et l’urgence pour la libération d’Haïti de la dictature lavalassienne.

Hubert de Ronceray

Porte-parole du GFCD

                        
Lettre
Le communiqué de la honte

L’agression, le vendredi 5 décembre, contre les étudiants et les professeurs de la Faculté des Sciences Humaines et de l’Institut National d’Administration de Gestion et des Hautes Études Internationales (INAGHEI) a provoqué une vague de réprobation et de communiqués les uns plus fermes que les autres.

Sans ambiguïté aucune, tous les secteurs nationaux et internationaux se sont élevés contre les "chimères" armés qui, encadrés par la Police Nationale, ont investi ces Facultés ; ont brisé les deux genoux du Recteur de l’Université d’Etat d’Haiti ; ont essayé d’étrangler le vice-recteur et l’ont frappé; ont blessé par balle un nombre important d’étudiants ; ont causé à d’autres des blessures graves à l’aide de barres de fer, de rigwaz, de bâtons, de pics, de haches, de pierres lancées par leurs fistibals (frondes) ; ont humilié des universitaires en leur maintenant le visage dans la poussière pour les piétiner ; ont violé les consciences en forçant des citoyens à crier des slogans en faveur du gouvernement ; ont giflé d’autres ; ont mis la main dans les corsages et sous les jupes ; ont tenté de défenestrer des étudiants ; ont incendé une maison dans laquelle se trouvait une femme âgée ; ont empêché aux ambulances d’évacuer les blessés qui se vidaient de leur sang ; n’ont pas permis à la Croix Rouge de leur porter les premiers secours ; ont détruit des équipements et des matériels destinés à répandre et vulgariser la connaissance et le savoir ; ont organisé des autodafés des livres et archives sortis des bibliothèques et des bureaux des deux facultés ; ont brûlé des véhicules de service des facultés et brisé les vitres de voitures privées.

Ce fut une journée au cours de laquelle l’horreur s’est prolongée fort tard dans la nuit, jusqu’à l’Hôpital de l’Université d’Etat où les chimères continuaient à harceler les étudiants blessés venus chercher dans une ambiance sereine un baume aux meurtrissures infligées à leur corps, à leur coeur, à leur conscience et à leur âme par un pouvoir dénaturé.

Le cadre paisible de l’Hôpital du Canapé Vert fut également troublé par la raclée infligée à un étudiant par les agents de sécurité du Premier ministre qui rendait visite au Recteur immobilisé sur son lit de souffrances. La tension dans l’enceinte de ce centre hospitalier arriva à son comble quand ce même Premier ministre enjamba, avec dédain et mépris, le corps de l’étudiant qui venait d’être frappé et qui gisait, inconscient, sur le sol. Un peu plus tard la Police procédait, sur la cour de l’hôpital, à l’arrestation d’universitaires venus témoigner leur solidarité aux professeurs et camarades victimes de la fureur "chimérique".

Tous les esprits étaient encore imprégnés des atrocités de cette journée noire quand les Haitiens ont pris connaissance du communiqué tardif de l’Organisation des Etats Américains (OEA) relatif à ce 5 décembre 2003, déjà qualifié comme l’un des jours les plus sinistres dans l’histoire de notre pays.

Dans son texte, l’organisme régional s’est montré à la hauteur du grand mépris qu’il a toujours témoigné au peuple haitien. En effet, nulle part dans cette note de presse, on ne peut relever un seul mot de sympathie et de compassion pour partager et tenter d’apaiser les humiliations et souffrances essuyées par des hommes et des femmes de notre pays. Au pays de David Lee, des animaux maltraités provoqueraient plus de commisération.

Beaucoup d’Haitiens étaient anxieux de lire les mots que l’OEA trouverait pour protéger, encore une fois, le gouvernement lavalas. Les experts en communication, travaillant au sein de cet organisme, ont choisi simplement de ne pas parler du gouvernement. En effet, tout le blâme a été jeté sur "des membres de certaines organisations populaires associées à Fanmi Lavalas".

L’OEA s’efforce de faire passer l’idée que le président Aristide et son gouvernement n’ont rien à voir avec les événements horribles dont un bilan très limitatif vient d’être fait. L’OEA a laissé entendre que ce sont de pauvres hères ignorants, venus du lupem et vaguement "associés" au parti lavalas sans en être des membres, qui ont pris sur eux de neutraliser des étudiants dont les marches pacifiques, les pancartes portant leurs espoirs déçus et leurs désirs d’un avenir meilleur, constituaient les seuls crimes.

Pourtant, c’est à une utilisation planifiée et systématique des institutions et organismes étatiques que le pays entier a assisté ce vendredi 5 décembre. Aveuglés par leur obsession de la fameuse " solution pratique", les fonctionnaires de l’OEA ont été les seuls à ne pas voir ce que les journalistes, les professeurs, les étudiants, les passants, les badauds, les diplomates et les téléspectateurs ont vu de leurs yeux vu. En un tour étonnant de magie, la Mission Spéciale de l’OEA a fait disparaitre du théâtre des opérations les armes de guerre toute neuves dont seul l’Etat dispose, les armes de poing reluisantes, les puissants fistibals importés de Cuba, les véhicules et camions de service de la Téléco et d’autres entreprises d’état convoyant les agresseurs et déchargeant leurs lots de pierres en plusieurs points de la capitale.

Ils n’ont pas vu, non plus, la Police Nationale, encadrant les chimères au moment où ils perpétraient leurs forfaits. Ils n’ont pas vu des policiers, virtuoses chefs d’orchestre du macabre, indiquant aux agresseurs les points à attaquer et les individus à malmener. Ils n’ont pas vu un commissaire de police remettre à des chimères les armes que venaient de leur confisquer des policiers qui n’étaient pas dans le coup. Ils n’ont pas vu les chimères retirer des voitures de police des bouteilles de bière gardées au frais à leur intention et les ingurgiter avec de longs soupirs de satisfaction avant de reprendre, une fois désaltérés, les "hostilités" avec plus de vigueur.

L’histoire récente nous apprend que le général canadien, Roméo Dallaire, qui dirigeait la mission de l’ONU au Rwanda en 1994, avait tout fait pour éviter les massacres des Tutsis par les Hutus. Le général Dallaire confia qu’il a été marqué à vie et son âme est meurtrie à jamais. Il arrive à supporter la vie grâce aux neuf comprimés avalés chaque jour. Les 800.000 fantômes du génocide rwandais hantent ses nuits et lui crient de venir rejoindre leurs cohortes errantes.

Pourtant, les fax, les rapports, les dépêches, envoyés par le général Dallaire aux dirigeants de l’organisme mondial pour les forcer à agir, sont autant de témoignages et de preuves que l’officier canadien avait tout fait pour éviter ce drame au Rwanda. L’ONU, par la voix de Kofi Annan, a dû, des années plus tard, demander pardon au peuple de ce pays africain.

Quand le drame haitien, commencé depuis trois ans, débouchera, elle aussi, sur une catastrophe, David Lee, au contraire de son compatriote, le général Dallaire, ne pourra exhiber aucune pièce montrant qu’il voulait éviter le pire. Après avoir laissé Haiti, dans le froid canadien il ne "touchera pas la main du diable" comme son compatriote, il sera dévoré par lui.

A force de cacher les agissements coupables et les crimes du pouvoir d’Aristide, à force de concocter des rapports biaisés et des notes de presse comme ce communiqué de la honte publié ce 8 décembre, l’OEA ne pourra que s’asseoir sur le banc des accusés où auront déjà pris place Lavalas et ses autres complices de tous les acabits et de toutes les couleurs.

Jean Baptiste

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